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Bonjour à tous

La Grippe espagnole

Au cours des prochaines semaines, j'aurai le plaisir de publier en plusieurs bulletins, quelques extraits du livre Les Versions de la Vérité de Madame Monique T. Giroux. Des listes de 1469 personnes décédées dans la région des Bois Francs et certaines statistiques feront aussi l'objet de ces bulletins.

Les Versions de la Vérité, roman pour jeunes et adultes, est le premier roman publié de Madame Monique T. Giroux qui a remporté plusieurs prix littéraires locaux et régionaux. Les Versions de la Vérité est la version roman de la nouvelle Gabrielle et Marie qui avait remporté le prix Lurelu en 2000.

Quoique étant fictif, chacun des personnages évolue dans un contexte véridique et est inspiré de personnes ayant vraiment existées. La rédaction de cet ouvrage a nécessité trois ans de recherches et d’entrevues de survivants.

Madame Monique T. Giroux est journaliste à la pige pour l’Union, La Nouvelle, l’Avenir de l’Érable et La Tribune. Les Versions de la Vérité est édité par la Plume d’Oie.

La Grippe espagnole dans la région des Bois Francs. - Victoriaville, septembre 1918, point de départ de la pandémie de grippe espagnole.

La grippe espagnole sévissait à Victoriaville depuis un certain temps quand l’état d’épidémie fut officiellement déclaré par les autorités le 23 septembre 1918. Les gens tombaient comme des mouches. Du 24 septembre au 30 octobre il meurt 75 personnes à Victoriaville, dont neuf dans la seule journée du 29 septembre. À Arthabaska, du 26 septembre au 30 octobre, on compta 44 décès, dont cinq le 3 octobre.

En ce mois d’août 1918 commençait un drôle d’automne. Il faisait froid, pleuvait beaucoup et les rares rayons de soleil n’arrivaient pas à traverser l’épaisse couche de brume qui couvrait la terre presque en permanence. Les récoltes pourrissaient avant d’arriver à maturité.

Un avenir radieux

Victoriaville et Arthabaska étaient en passe de devenir des centres urbains prospères. Les nouveaux citadins, provenant des zones rurales environnantes, avaient de plus en plus accès à des logements desservis par l’eau courante et les égouts. L’industrialisation, qui avait pris de l’expansion avec la guerre, embauchait des centaines de travailleurs et de travailleuses. L’éducation n’était pas en reste, le Collège Sacré-Cœur jouissait d’une telle réputation que des jeunes garçons venaient d’aussi loin que de l’Ouest Canadien et la Nouvelle-Angleterre pour s’y faire instruire.

La guerre, qui devait être la dernière, tirait à sa fin. Les valeureux soldats démobilisés avaient commencé à rentrer. De plus, Victoriaville était l’hôte d’un événement d’envergure mondiale: le Congrès Eucharistique. Des représentants arrivaient, de partout dans le monde, pour prendre part aux célébrations qui débutèrent le 15 septembre.

La grippe

Depuis le début du mois de septembre, et même en août, on constatait que la grippe était particulièrement mauvaise, les gens contaminés étaient très malades et les plus atteints ne passaient pas au travers. Victoriaville, qui eut six décès durant tout le mois d’août, dût enterrer huit de ses citoyens du 5 au 23 septembre.

Arthabaska, qui déplorait un décès en août, en compta sept pour la seule période du 10 au 23 septembre. Puis ce fut l’hécatombe 119 personnes meurent en cinq semaines. Durant l’épidémie, huit des 35 personnes souffrant d’influenza et hospitalisées à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska y laissèrent leur vie. Ces derniers chiffres sont cependant peu représentatifs car les gens, craignant davantage l’hospitalisation que la maladie, mouraient à la maison.

L’épidémie

La journée même où les autorités déclarèrent l’état d’épidémie à Victoriaville, on signala le décès de neuf matelots sur des bateaux ancrés dans le port de Québec, le diagnostique d’influenza fut démenti puis confirmé. En moins de sept jours tout le continent fut touché: New-York, Philadelphie, San Francisco, Montréal, Québec, Trois-Rivières et Richmond et il faudra trois mois au virus pour faire le tour du monde.

L’autopsie d’une hécatombe

En novembre, vaincue par le froid, l’épidémie tira à sa fin, huit décès furent enregistrés à Victoriaville et cinq à Arthabaska. En décembre la mortalité reprit ses moyennes habituelles : cinq pour Victoriaville et une pour Arthabaska. 2,1% de la population de Victoriaville et Arthabaska périrent entre le 1er août et le 31 décembre 1918.

Pour avoir une idée de l’ampleur de la catastrophe, imaginez une ville de 40 000 habitants perdant 840 de ses citoyens en dix semaines! Au Québec, 530 000 personnes furent atteintes et 13 500 en perdent la vie. La moitié de la population mondiale fut contaminée et 22 millions d’individus succombent à l’infection.

La promesse d’un avenir radieux se transforma en un passé douloureux

L’épidémie a été accélérée par ce qui semblait de si bonne augure pour la région des Bois-Francs: l’urbanisation qui entraîna la surpopulation des logements urbains, l’accueil des collégiens étrangers, le retour des soldats démobilisés de même que l’arrivée des visiteurs du Congrès Eucharistique (35 000 assisteront à la procession et 25 000 à la messe papale). Il faut aussi ajouter à ces facteurs de risques le rapatriement des dépouilles des personnes décédées en Nouvelle-Angleterre pour être inhumées dans leur paroisse d’origine.

Toutes proportions gardées, les gens de Victoriaville et d’Arthabaska eurent à déplorer deux fois plus de décès que ceux de Montréal. Ce fut encore pire dans certains villages des Bois-Francs: Chesterville, Danville, Notre-Dame-de-Lourdes, Saint-Adrien, Saint-Albert, Saint-Ferdinand, Saint-Fortunat, Saint-Jacques-le-Majeur, Saint-Rémi-de-Tingwick, Saint-Samuel, Saint-Valère, Saint-Wenceslas et Sainte-Hélène-de-Chester ont doublé leur taux de mortalité en 1918 tandis que Kingsey-Falls, Lyster, Saint-Julien, Saint-Louis-de-Blandford et St-Élisabeth-de-Warwick ont triplé le leur et Inverness presque quadruplé le sien! À Laurierville, près de 8% de la population fut décimée.

L’épidémie laissa des orphelins en grand nombre mais très peu furent admis à l’orphelinat durant cette période. Il semble que, dans un premier temps, ces enfants aient été pris en charge dans leur milieu. Ce n’est que l’année suivante qu’on fut obligé d’agrandir l’orphelinat pour y recueillir ces enfants qu’on ne pouvait ou ne voulait plus garder.

Les conséquences socio-économiques furent considérables et eurent des répercussions méconnues jusqu’à nos jours. On n’a qu’à penser aux familles recomposées avec plus ou moins de bonheur et aux faillites qui en ont résulté, pour ne nommer que ces deux facteurs.

Auteure : Madame Monique T. Giroux

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