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Bonjour à tous

Qui a fondé Québec?

Champlain, Montmagny, les compagnies à monopole, les communautés religieuses... ???

Samuel de Champlain a installé un comptoir de traite des fourrures, au pied du Cap aux diamants, en 1608. Tous les historiens sérieux le reconnaissent comme le père fondateur de la Nouvelle-France, donc du Canada. Mais, dans les faits, qui a fondé Québec, première ville française en Amérique? À quel moment, Québec est devenue une ville viable et vivable, une ville digne de ce nom? Plusieurs personnages de l'histoire locale pourraient revendiquer le titre de fondateur.



En 1617, Champlain et les récollets se frottent les mains d'aise. Ils font des rêves de grandeur sur le bateau qui les ramène en Nouvelle-France. Ils ont réussi à obtenir l'appui des ministres du jeune Louis XIII pour mettre en train un vaste programme de colonisation dans la vallée du Saint-Laurent. Première étape : la fondation d'une ville.

Cette ville rêvée ne s'appelle pas Québec. Elle n'est pas située sur la pointe de terre qui s'avance vers le fleuve, au pied du Cap aux diamants. Champlain veut l'appeler « Ludovica» . Il planifie de la construire dans la vallée de la rivière Saint-Charles. Il réserve un vaste territoire à cette fin, au confluent des rivières Lairet et Saint-Charles. Les récollets s'y installent tout de suite. Les jésuites feront de même quelques années plus tard. Ils sont persuadés que Ludovica sera le coeur de la Nouvelle-France.

Québec n'est que le poste de traite avancé de la colonie. Pour le moment et durant 30 ans, Tadoussac demeure le port océanique du pays. Les marchandises sont acheminées par barque et entreposées à Québec.

Champlain réside à Québec. Il se fait construire un petit fort surplombant l'Abitation et le magasin de la compagnie pour mieux surveiller ses affaires. Ludovica ne se fera jamais. C'est une belle utopie. Mais Champlain y a cru et y croit encore.

Quand il meurt, en 1635, Québec n'est pas encore une ville, loin de là. Il faudra attendre le gouverneur Montmagny pour voir la cité commencer à prendre sa forme définitive.

Vingt ans après l'arrivée de Champlain, on dénombre seulement 70 « hivernants» à Québec. La survie du comptoir est précaire. Celle de la colonie l'est tout autant. Moins de 20 arpents sont défrichés.

Pour survivre, la population locale dépend toujours de l'approvisionnement annuel du navire de la compagnie qui détient tous les droits. Si le navire venant de la métropole n'arrive pas au début de l'été, c'est la famine.

Un contemporain, cité dans l'histoire du Canada français de Lionel Groulx, écrit, en 1926, au sujet de l'état du pays : « Le tout gît en une vieille maison pour marchands qui se donne des airs de forteresse et personne ne sait si c'est par dérision qu'on la fait garder par deux pauvres femmes qui, pour sentinelles, n'y laissent que deux poules» .

Au milieu du siècle, 40 ans donc après la construction de l'Abitation, le jésuite Ragueneau fait une description déprimante de Québec et lui refuse le titre de ville. Il parle d'un « misérable bourg d'une trentaine de maisons dispersées sans aucun ordre» . Marguerite Bourgeois, de passage à Québec pour aller aider Maisonneuve à fonder Montréal, s'émeut de l'état des lieux : « Tout était si pauvre que cela faisait pitié» , écrit-elle.

Montmagny dessine une ville

Huault de Montmagny arrive à Québec en 1636. Il est le premier gouverneur de la Nouvelle-France. Champlain n'a jamais porté ce titre. Il est mort en fonction comme « commandant en la Nouvelle-France».

Montmagny est chargé par la compagnie des Cent-Associés de fonder une ville. Sur place, il trouve peu de signes d'une société organisée. Donnant sur la grève, il trouve l'Abitation reconstruite en 1632 et que les gens appellent le Vieux Magasin. Sur le promontoire, il y a le fort Saint-Louis, la maison de la famille Hébert-Couillard, la petite église Notre-Dame-de-la-Recouvrance avec son presbytère où les jésuites enseignent déjà aux fils des premiers colons. Quelques habitants occupent les Plaines actuelles et cultivent la terre.

Malgré la pauvreté de l'équipement urbain, Montmagny charge l'ingénieur arpenteur Jean Bourdon de dessiner le plan de la future ville. Il choisit lui-même le nom des premières rues : Saint-Louis, Sainte-Anne et Mont-Carmel.

Le plan de la ville tel qu'esquissé par Montmagny et Bourdon ressemble à un éventail avec des rues rayonnant à partir du fort et de sa place publique.

Pour donner une assise à la ville, le gouverneur doit récupérer les terres déjà concédées pour l'agriculture. Il réclame notamment 42 des 100 arpents du fief de la famille Hébert en échange de terre hors des limites de la ville.

Les immigrants commencent à arriver de façon régulière, au rythme de 200 à 300 personnes par année. Le hic, c'est qu'ils ne demeurent pas à Québec. Ils se dirigent plutôt vers les campagnes environnantes et, à partir de 1642, vers Montréal. Même les hospitalières abandonnent Québec pour Sillery pendant quelque temps.

Une ville en chantier

Québec se présente donc toujours comme une ville en devenir, expliquent les historiens John Hare, Marc Lafrance et D.-T. Ruddel dans leur Histoire de la ville de Québec, 1608-1871. Ce qui lui manque, c'est une masse démographique suffisante.

À partir de 1647, le commerce de gros et détail est libéré des contraintes du monopole. Des petits marchands peuvent désormais tenir boutique. Pour la première fois, la ville retient ses habitants et les nouveaux venus.

À la fin des années 1650, la basse-ville est divisée en lots. En 1663, on y comptera 98 emplacements, presque le double de ceux de la haute-ville. La basse-ville est maintenant le quartier des affaires et le quartier résidentiel le plus peuplé de la ville.

L'industrie de la construction bat son plein. On ouvre des grands chantiers : le bastion du fort Saint-Louis, le « corps de logis» du futur château Saint-Louis, le grand magasin de la compagnie des Habitants, l'église paroissiale et son presbytère, le collège et l'église des jésuites. En outre, les ursulines reconstruisent leur monastère détruit par le feu et les hospitalières, revenues à Québec, construisent un monastère et une salle des malades qui deviendra l'Hôtel-Dieu.

Marie de l'Incarnation écrit que la main-d'oeuvre spécialisée dans la construction est rare et chère à Québec.

Une ville de clochers

À partir de 1645, les communautés religieuses sont en place à Québec. Les clochers domineront dorénavant le paysage de la haute-ville.

La destruction de la Huronnie et la menace iroquoise ramènent les missionnaires en ville. La petite colonie devient frileuse. Les colons se rapprochent de la garnison et des autorités religieuses.

Pour la première fois, un climat moral austère s'installe. Les fêtes et les processions religieuses n'en finissent plus. Les jésuites encadrent la petite société urbaine à l'intérieur de confréries de toutes sortes : confrérie du Rosaire, du Scapulaire, de Sainte-Anne, de la Sainte-Vierge.

Des instruments de torture et de punition, un chevalet et un carcan, sont installés devant l'église paroissiale pour punir ceux qui oseraient blasphémer, s'enivrer ou manquer la messe les jours fériés.

En 1663, les religieux représentent 9 % de la population et les immigrants venus ici dans la mouvance de la mystique missionnaire sont majoritaires.

En plus des attaques iroquoises, un violent tremblement de terre, en 1663, permet aux autorités religieuses de parler de punition divine. Pour chasser les mauvais démons qui menacent la colonie, on exorcise une jeune fille de Beauport, on exécute en public un meunier accusé de sorcellerie et, à l'Hôtel-Dieu, l'hospitalière Catherine de Saint-Augustin, entre en transe ; elle voit des démons partout.

Enfin une vraie ville

Quand, en 1663, le roi Louis XIV prend en main la colonie et envoie du renfort, tous les habitants poussent un soupir de soulagement. Québec compte 555 habitants et on dénombre 70 maisons. La campagne environnante est déjà peuplée de 1400 colons, et plusieurs de ceux-ci possèdent un emplacement commercial en ville pour écouler leurs produits.

Le portrait socio-professionnel de la population permet de constater que Québec est passée de comptoir de traite et de terrain de mission au statut de ville. Pour preuve, les métiers de l'habillement, de l'alimentation et de l'outillage sont représentés. L'artisanat et le commerce ont pignon sur rue. Les administrateurs des compagnies et du roi, les religieux et les militaires ne sont plus seuls.

À partir de 1663, on peut dire que Québec est devenue une vraie ville. Il était temps.

Alors la question se pose : qui, en pratique, a fondé Québec? Champlain, Montmagny, les compagnies à monopole, les communautés religieuses...

Toutes les réponses sont bonnes. Même celle des historiens amérindiens qui signalent qu'au premier voyage de Cartier, et 1534, le village de Stadaconé comptait des centaines d'habitants. Il faudra attendre plus de 100 ans avant de voir autant de monde tenir feu et lieu à Québec.

(Sources: Histoire de la ville de Québec, 1608-1871, de John Hare, Marc Lafrance et D.-T. Ruddel, publié chez Boréal ; le dictionnaire biographique du Canada.)

Source : Louis-Guy Lemieux
Le Soleil

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