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Séduction à Montréal

En 1686, deux des plus prestigieuses familles de la Nouvelle-France vont s'affronter par le biais de leurs enfants et sur un terrain original : l'amour. Les familles de Charles Le Moyne, sieur de Longueuil et de Pierre Picoté de Belestre vivent à Montréal où s'exerce leur pouvoir commercial et social. Les deux chefs de famille semblent avoir entretenu des relations amicales et s'être appuyés mutuellement dans des questions de traite et d'exploration.

En 1686, coup de théâtre! Les enfants de Belestre vont livrer une guerre juridique inlassable à Pierre Le Moyne d'Iberville qu'ils accusent, le 10 mai 1686, d'avoir séduit et violé Jeanne-Geneviève Picoté de Belestre, âgée de 19 ans. On parlera aussi de rapt et de séduction, un crime grave entraînant ordinairement des peines importantes. Le procès-verbal, enregistré le lendemain par le bailli de Montréal, servira de base à une affaire caractérisée par sa lenteur et par la protection dont bénéficiera le futur héros de 24 ans.

Jeanne-Geneviève est orpheline. Elle vit sous la surveillance de ses soeurs. Le mari de Françoise, Jacques de Malleray, sieur dela Mollerie, mènera, en 1687 et en 1688, des démarches auprès de la Justice. Séduite et violée vers le mois d'octobre 1685, Jeanne-Geneviève est d'abord rejetée par ses soeurs. Elle se réfugie chez Pierre Devanchy où le bailli Migeon de Bransat reçoit sa déclaration.

Elle avoue ingénuement sa faiblesse et déclare " qu'elle n'aurait aucun soin du fruit qu'elle aurait et qu'elle mourrait plutôt que de l'allaiter ". Pendant ce temps, d'Iberville vogue allègrement à la découverte de territoires nouveaux, en qualité " de lieutenant d'une compagnie de cent hommes commandée par le sieur de Troyes ". L'ordre de partir lui a été donné par le gouverneur Denonville.

La fin de l'été 1687 voit reparaître d'Iberville. Les de Belestre réclament que la promesse de mariage faite à leur soeur soit exécutée et qu'on empêche d'Iberville de quitter le pays sans avoir comparu pour répondre de ses actes. Malheureusement, le bailli favorise la cause de l'explorateur et veille à ce que ne soit pas appliquée l'ordonnance d'arrestation lancée contre lui.

Au mois de novembre 1687, le Conseil souverain est saisi de l'affaire. Il s'apprête à l'accélérer en ordonnant à d'Iberville de ne pas quitter le pays quand le Marquis de Denonville lui fait savoir " qu'il est nécessaire que le sieur d'Iberville passe en France pour aller rendre compte à Sa Majesté des affaires de la baie du Nord d'où il est de retour depuis peu ".

Le grand voyageur quitte donc le pays dans les jours qui suivent. Il passe l'hiver en France et lorsqu'il rentre à Québec, son crime est déjà vieux de deux ans. Le beau-frère de Jeanne-Geneviève reprend pourtant ses démarches, regrettant qu'une affaire aussi sérieuse soit traitée si légèrement. Le 14 juin 1688, le Conseil souverain ordonne l'arrestation de Pierre Le Moyne qui est " dans l'espérance de retourner dans peu de temps à la baie du Nord où il prétend rester, et pourrait presser son départ pour frustrer la dite Jeanne-Geneviève de son attente, et se soustraire ainsi à ses poursuites ".

Le 18 juin 1687, l'accusé est interrogé et il tente d'informer le tribunal de la mauvaise conduite de Jeanne-Geneviève. Encore une fois, cependant, un ordre du gouverneur arrive à point pour qu'à nouveau le sieur d'Iberville puisse aller admirer les contours de la baie d'Hudson. Ainsi va la vie...

Le 22 octobre 1688, il est reconnu coupable et condamné " à prendre l'enfant (une fille baptisée le 22 juin 1686 et portant le nom de sa mère) duquel la dite Jeanne-Geneviève Picoté est accouchée, à le faire nourrir, entretenir et élever en la crainte de Dieu jusqu'à l'âge de 15 ans, ou soit autrement pourvu, laissant à la mère la liberté de voir son dit enfant lorsqu'elle le désirera (...) ". Cependant, le grand homme n'était pas présent pour entendre la sentence prononcée contre lui. Elle fut lue à Denis Riverin, son procureur.

La suite et la fin de cette histoire de séduction, de rapt et de viol sous promesse de mariage est la suivante : le 8 octobre 1693, Pierre Le Moyne d'Iberville épousait Marie-Thérèse Pollet. Six jours auparavant, les beaux-frères de Jeanne-Geneviève inscrivaient cette dernière au couvent des religieuses de l'Hôtel-Dieu de Montréal, où elle est décédée au mois de juin 1721. Aucun membre de sa famille ne signa son acte de décès.

Source : Nos Racines p 247.

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