Généalogistes Associés

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Bonjour à tous

Nicolas Bonhomme dit Beaupré

Au X1Ve siècle, on appelait un paysan un bonhomme. Est-ce qu’un descendant de l’ancêtre Nicolas possédait en sus une belle prairie, un beau pré? Existent aussi les patronymes Despré, Dupré.

Nicolas Bonhomme naquit entre 1603 et 1611, selon nos recensements canadiens. Le fils de Nicolas et de Marie Gayon avait vu le jour à Sainte-Croix de Fécamp, chef-lieu de canton du département actuel de la Seine-Maritime, en Normandie. Je ne peux donner plus de précision sur Sainte-Croix, probablement une petite église. A Fécamp, il y a une rivière du même nom qui se jette dans la Manche. De Fécamp, port de pêche à la morue, archevêché de Rouen, nous est aussi venu Jacques Hertel, sieur de LaFrenière, Nicolas Hertel, le père de Jacques, vécut probablement à Trois-Rivières de 1637 à 1639.

Premier séjour

En quelle année Nicolas Bonhomme, dit Beaupré, vint-il au Canada? Arrivé à Québec en l’été 1637, affirme le généalogiste Archange Godbout. Nicolas étai-il parmi la vingtaine d’ouvriers expédiés en Nouvelle-France par Noel Brûlard de Syllery? Quoiqu’il en soit, le nom de l’ancêtre apparaît officiellement à Trois-Rivières, le 2 septembre 1640, dans un contrat de mariage passé sous seing privé. L’inscription de l’acte religieux dans un registre a été perdue. L’épouse était Catherine Gouget, fille de Léonard et de Catherine DuFrançois, originaire de Thury-Harcourt, village poitevin d’où venaient les frères Legardeur, Pierre et Charles. Les témoins nommés au contrat sont les normands Nicolas Marsolet, Jean Nicolet, sa femme Marguerite Couillard et Jean Godefroy, sieur de Lintot.

Le couple Gouget-Bonhomme s’en vint passer l’hiver à Québec puisque, le 7 janvier 1641, il rencontre le notaire Martial Piraube pour lui demander d’insinuer sa convention matrimoniale. Nicolas Bonhomme venait peut-être de terminer un engagement d’une durée de 3 ans; dans ce pays neuf, il voulait voler de ses propres ailes. Dimanche, le 24 novembre 1641, le père de famille présente son enfant à baptiser au jésuite Jacques de Laplace, missionnaire arrivant de Miscou en Acadie. Celui-ci baptisa la bambine sous le nom de Marie-Madeleine devant son parrain Pierre Legardeur de Repentigny et sa marraine Marie Barbier, femme de Marsolet. La petite ne survécut pas; elle fut inhumée le 23 mars 1642.

La Rochelle

Catherine et Nicolas souffrirent -ils du mal du pays? En 1642, ils retournèrent en France. Nicolas rendit visite à sa parenté de Fécamp. Catherine ne manqua pas de revoir Thury-Harcourt, sa petite patrie. C’est ce que les gens d’aujourd’hui, même les plus pauvres feraient sans hésiter. Quant aux allées et venues de Nicolas et de Catherine, nous n’en savons absolument rien. Une déclaration, faite des années plus tard, par le fils Guillaume, à savoir qu’il est né à La Rochelle, nous incite à croire que les Bonhomme trouvèrent le couvert et le gîte quelque part à La Rochelle. Nul ne peut dire cependant de quelle façon ils gagnèrent leur vie. Là également un deuxième fils leur fut donné. A l’été de 1645, la famille Bonhomme composée du père, de la mère et de deux jeunes enfants, étaient de retour à Québec.

Québec

Au printemps de 1646, le 12 mai, Nicolas Bonhomme obtint une concession de terre, sur la Grande-Allée de Québec, par Charles-Jacques Huaut de Montmagny, gouverneur. Cet emplacement de 20 toises de front sur la rue Saint-Louis avec une profondeur de 126 pieds s’étendait jusqu’au chemin de 3 toises. A l’exception de quelques événements familiaux, tout semble baigner dans le silence jusqu’au 2 mars 1652, jour où Nicolas déclare avoir reçu 80 livres tournois de Noel Morin, à la suite d’un litige où Charles Sevestre, Jacques Maheu et Louis Sédillot étaient également impliqués. Les Cent-Associés, le 14 avril 1655, ratififièrent la concession faite à Bonhomme en 1646. Nous apprenons aussi que Nicolas de la Côte Sainte-Geneviève possède depuis le 15 mars 1655 un emplacement de 15 toises de front, voisin de sa propriété. Il l’avait acheté de Robert Caron. Il y avait dessus une maison de 18 pieds de longueur sur 15 de largeur. Le 30 janvier 1656, le propriétaire revend ce terrain et la maison à la Fabrique de Québec pour la somme de 400 livres. Pourquoi? Nicolas doit 400 livres au magasin de Québec et aussi 150 livres à Caron. Cependant, à l’occasion de ce marché, le vendeur s’est réservé 6 toises de front ou environ 36 pieds de front.

Que va devenir la famille Bonhomme? Après 18 ans, elle vendit sa propriété de la haute ville, 20 toises en longueur et de profondeur jusqu’à l’enclos des Ursulines. Nicolas Marsolet s’en porta acquéreur pour le prix de 200 livres, le 12 octobre 1664. Cependant, au recensement de 1667, les Bonhomme vivent toujours à la Côte Sainte-Geneviève, où ils possèdent 5 bêtes à cornes et 40 arpents en culture. Thomas Grondouin, un normand de 18 ans, est leur domestique. Jean Larchevêque et Jean Jouineau sont leurs prospères voisins.

Lors d’une déclaration d’obligation de 50 livres à Pierre Normand, le 18 octobre 1668, le notaire Rageot affirme que les Bonhomme demeurent en la coste St-Jean, probablement au même endroit que l’année précédente. Du reste, le 23 décembre 1667 au matin, Nicolas Bonhomme s’est présenté devant le procureur fiscal et des membres de la Compagnie des Indes Occidentales. Il déclara alors ses avoirs terriens : 40 arpents à la Côte Sainte-Geneviève obtenus de l’ancienne compagnie le 29 mars 1649, puis auparavent de Montmagny le 12 juin 1646. Cette terre, dit-il, presque toute défrichée, possède une maison avec chambre, cave et grenier et une étable.

Par la même occasion, l’ancêtre affirma posséder 20 autres arpents carrés sous le côteau Sainte-Geneviève, obtenus en juillet 1651 et ratifiés le 5 juillet 1656, enfin, environ 30 arpents entre Claude Larchevêque et Poirier concédés le 20 janvier 1646. Ainsi apparaît la description un peu compliquée des biens fonciers de la famille Bonhomme, à la fin de décembre 1667.

A la retraite

L’ancêtres sentait le poids des ans sur ses épaules. Le 28 février 1672, il concède 40 arpents de terre en superficie à prendre sur trois de front sur la rivière St-Charles en la coste Ste-Geneviève. Fagot paiera les arrérages de ses cens et rentes depuis le 1 octobre 1670. De plus, l’acquéreur donnera, le 1er janvier de chaque année, 40 sos et 2 chapons vifs. C’est tout ce que nous pouvons trouver dans ce document.

Et ce fut la vie paisible, solitaire peut-être, la retraite. En 1681, Nicolas Bonhomme, 74 ans, est recensé à la Côte Saint-Michel, dans la seigneurie de Syllerie. Il possède 1 vache et 20 arpents de terre en culture. Le garçon, Ignace Bonhomme, son voisin, déclare : 1 fusil, 8 bêtes à cornes, 15 arpents en valeur.

La relève

La famille de Nicolas Bonhomme et de Catherine Gouget se compose de 6 membres : Guillaume, Ignace, Marie, Pierre, Nicolas et Catherine. Nous savons que Marie-Madeleine décéda au berceau. Pierre avait 19 ans lorsqu'il mourut à Québec le 2 janvier 1670. Il était le filleul de Pierre Delaunay tué par les Iroquois en novembre 1654. Le breton Jean Nault, dit Saint-Crespin, prit comme épouse, le 21 juillet 1661, Marie Bonhomme âgée de 13 ans. Le couple vécut sans prospérité à Côte Saint-Jean et Saint-François près de Québec. Marie devint sage-femme. La cadette Catherine Bonhomme, le 5 novembre 1667, donna son coeur à Jacques Berthiaume, originaire de Saint-Bénin, commune de Thury-Harcourt. De ce côté des mers, on renouait des liens d’amitiés. Les Berthiaume passèrent leur vie aux alentours de Sillery avec leurs 8 enfants. Lors du mariage de sa fille le 15 août 1678, il affirme devant le notaire que sa fille aura droit à sa juste part d’héritage après sa mort.

Trois garçons se chargèrent de propager les patronymes actuels : Bonhomme, Beaupré, Dulac. Guillaume, né en France, fut connu aux Côtes Saint-Jean, Saint-François et Saint Michel de Sillery. Il fut lieutenant et capitaine de milice. Il devint même seigneur de la seigneurie Bonhomme ou Bélair, derrière Saint-Augustin. Françoise Huché ou Heuché, une fille du roi, native de Saint-Eustache de Paris, apporta des biens estimés à 500 livres lors de son mariage avec Guillaume, le 30 octobre 1664. Ils eurent une douzaine d’enfants. Les descendants portent le nom de Beaupré et Dulac. En juillet 1664, les deux beaux-frères Guillaume Bonhomme et Jacques Berthiaume faisaient la pêche à l’anguille dans la seigneurie de Lauzon, en face de la rivière du Cap Rouge.

Quant à Ignace Bonhomme, il épousa la veuve de Nicolas Gaudry, Agnès Morin, mère de 8 enfants Gaudry, qui lui donna 9 rejetons Beaupré. Après la mort de son épouse, Ignace convola avec Anne Poirier, veuve de Jacques Gaudry, responsable d’une famille de 7 sujets. Le nouveau couple fit jaillir la vie Beaupré encore 3 fois. En 1681, Ignace possédait l’un des 36 chevaux recensés dans la région de Québec.

Nicolas, fils, eut comme parrain à son baptême, le 9 février 1653, Jean LeSueur de Saint-Sauveur, un prêtre originaire de Thury-Harcourt, petite patrie de Catherine Gouget. Le 14 janvier 1676, Henri de Bernières, curé de la cathédrale de Québec, bénit les épousailles de Nicolas et Marie-Thérèse Levasseur, fille de Jean et de Marie Richard. Leur famille composée de 13 membres s’épanouit à L’Ancienne-Lorette. Leurs descendants préférèrent le patronyme de Bonhomme. Dans le minutier des notaires, le prénom du fils Nicolas prête à confusion avec celui de son père. Gilles Rageot distingue, le 12 novembre 1673 et le 23 octobre 1674, en écrivant Nicolas, Lejeune.

A la troisième génération Bonhomme dit Beaupré, 45 personnes pouvaient se lever et répondre : présent.

A la frontière

Avant de laisser son pays pour passer dans un autre, il y a toujours un poste frontière, une halte importante à faire. Dans la vie des hommes, on appelle ça la mort ou le passage d’une vie à une autre meilleure. Avec grand sérieux, tous les humains émigrent et accomplissent ce rite. La première à quitter le soleil de la Nouvelle-France fut Catherine Gouget. Elle mourut le 9 mai 1679, à la maison de son fils Nicolas établi à L’Ancienne-Lorette, semble-t-il. Les funérailles furent célébrées le lendemain, un jeudi, à l’église Notre-Dame de Québec, par le curé Henri de Bernières.

L’ancêtres Nicolas, lui s’éteignit le 7 août 1683, à la demeure de sa fille, vivant à Sillery. C’est également à la cathédrale de Québec que l’abbé de Bernières présida l’absoute, le jour suivant, un samedi. Le registre rapporte les présences suivantes : Jean Nault, Ignace et Nicolas Bonhomme et Jacques Berthiaume.

Rien n’est plus nécessaire que ce sentiment des ancêtres, que cette conscience d’une continuité historique, écrivait le cardinal Joseph Mindszenty. Il faut que les enfants puissent raconter le dur labeur et les mérites de leurs pères. Lorsque le sens de la tradition se perd, c’est l’âme de la famille qui disparaît. Ceci est vrai non seulement pour les ressortissents Bonhomme dit Beaupré, mais pour tous les fils et les filles de la Nouvelle-France.

Dans la coulée des descendants, il y en a de toutes les professions, de tous les métiers. Le premier professionnel de taille se loge à la troisième génération. Noël Beaupré, fils d’Ignace et d’Agnès Morin, naquit à L’Ancienne-Lorette, le 13 novembre 1684. Le 15 décembre 1718, il recevait sa commission d’arpenteur royal et de mesureur, de l’intendant Bégon. Ses travaux bien faits sont connus à la Côte de Beaupré, à l’Ile d’Orléans et surtout dans la Beauce. Noël, rédigea environ 900 actes et procès-verbaux.

Fils de Delphis Bonhomme et de Léocadie Vigneux, Joseph naquit à Saint-Camille, comté de Wolfe, le 29 janvier 1889. Il fut ordonné prêtre Oblat, le 18 mai 1918, par Mgr Ovide Charlebois. Nommé titulaire de Tulana, le 26 avril 1933, le cardinal Villeneuve le consacra évêque le 28 juin suivant, à Notre-Dame de Hull. Mgr Joseph Bonhomme exerça son zèle apostolique au Basutoland, Afrique du Sud.

Histoire relatée par le Père Gérard Lebelle C.Ss.R.

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