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Les Langlois

Plus de trente-six Français et Françaises portant le patronyme des Langlois sont venus vivre en Nouvelle-France, sous le régime français; vingt-six hommes et dix ou onze femmes. Chacun appréciant l’Amérique à sa manière, certains hommes retournèrent dans la mère-patrie, d’autres se fixèrent au pays sans que des enfants ne perpétuent leur nom. Sept souches ont été formées par ceux qui décidèrent de rester. Il n’en subsiste que cinq, au vingtième siècle.

Les premières familles installées en Nouvelle-France en 1614 comptaient deux pionnières du nom de Langlois. Françoise Langlois, épouse de Pierre Desportes, est la mère d’Hélène, première enfant née en Nouvelle-France en 1620. Françoise Langlois avait une sœur, Marguerite, femme d’Abraham Martin dit l’Écossais. Celle-ci donna naissance à Eustache, premier garçon né à Québec de parents européens. Un autre fils de Françoise, Charles-Amador Martin, fut le deuxième prêtre né au pays et le premier compositeur de musique. Une troisième Langlois, Marie, femme de Jean Juchereau, dit adieu à la France en 1634.

La plus ancienne des familles Langlois est celle formée par Noël, originaire d’une paroisse normande voisine du Perche : Saint-Léonard-des-Parcs. Né vers 1605, Langlois est le septième colon recruté par Robert Giffard, au début de l’année 1634. Débarqué à Québec, le 24 juin, il épouse Françoise Grenier ou Garnier, le 25 juillet 1634, à l’église Notre-Dame-de-la-Recouvrance, à Québec. C’est le quatrième mariage célébré au pays et le premier depuis la restitution de Québec à la France.

En 1637, le seigneur de Beauport, Robert Giffard, cède à Noël Langlois une part de terre à prendre sur la seigneurie dont il est le propriétaire depuis le 1 janvier 1634; «Trois cents arpents de terre en roture selon la coutume de Paris, plantée en bois de haute futaie». Noël Langlois, dont on raconte qu’il était pilote de navire, paraît plutôt avoir consacré tout son temps à l’agriculture et au métier de charpentier. Il aurait été confondu avec un pilote du même nom, de passage à Québec vers 1634.

Même s’il ne sait ni lire ni écrire, Noël Langlois devint vite un habitant prospère, vendant tantôt du foin, tantôt des planches de bois en quantité considérable. Son patrimoine s’agrandit régulièrement, ainsi que sa famille.

De 1634 à 1651, dix enfants naissent au foyer des Langlois. Robert et Marie mourront en bas âge alors que les huit autres fils et filles se marieront et auront des enfants nombreux : Anne s’allie aux Pelletier, Marguerite aux Vachon, Marie (deuxième de ce nom) aux Miville, Jeanne aux Chevalier, Élisabeth aux Côté et aux Lemieux. Deux des fils de Noël Langlois et de Françoise Garnier ont porté le prénom de Jean.

Jean Langlois dit Boisverdun, charpentier de navire, épouse Françoise-Charlotte Bélanger en 1665. Le couple s’établit d’abord à Beauport, puis à l’Ile d’Orléans où il devint, par ses fils, l’ancêtre des familles Langlois de Saint-Laurent. Jean Langlois dit Saint-Jean, lui aussi charpentier de navires, s’établit à Saint-Pierre de l’Ile d’Orléans peu après son mariage avec Marie Cadieux, en 1675. Cette famille est instable et on la voit passer de l’Ile d’Orléans à l’Ile au Canôt puis à l’Ile-aux-Grues.

Les deux Jean sont morts jeunes : Boisverdun laissait huit enfants à son décès survenu le 26 août 1687 à l’âge de 45 ans. Saint-Jean est décédé en 1691. Il était âgé de 43 ans et laissait trois filles et trois fils.

Le dernier enfant du couple, Noël Langlois, épousa Aymée Caron, en 1672. C’est vers cette époque qu’il adopta le surnom de Traversy. Cinq ans après son mariage, il devenait le premier concessionnaire de la terre de Port-Joli. La rencontre de Noël Langlois et d’Aymée Caron mérite que l’on s’y arrête un peu car elle est le résultat du remariage de Noël père.

En 1665, Françoise Garnier mourait accidentellement. Des documents laissent entendre que, sérieusement blessée, le samedi 31 octobre, elle put, avec son mari, répartir les biens de la communauté entre leurs huit enfants vivants. Le lendemain, premier novembre, Françoise mourait à l’hôpital de Québec. On a dit quelque part, qu’elle fut tuée. Comment ? Pourquoi ? Aucune réponse n’a été donnée à ces questions.

Le 7 juillet suivant, à Sainte-Anne-de-Beaupré, Noël Langlois se remariait avec Marie Crevet, ancêtre des Caron québécois. Le hasard voulut que Langlois qui avait été témoin au mariage de Marie devienne son deuxième époux. Entre eux, il n’est pas question de communauté de biens. Au contraire, chacun demeure propriétaire de ce qui lui appartenait avant le mariage et demeure libre de favoriser par testament qui bon lui semble. Marie Crevet n’arrivait pas en solitaire dans l’existence de Noël Langlois. Elle a une fillette de dix ans, Aymée, que Langlois s’engage à entretenir jusqu’à ce qu’elle puisse se marier.

Sept ans plus tard, en 1673, Aymée épouse Noël qui est âgé alors de 22 ans. Un contrat passé devant le notaire Michel Fillion, le 6 janvier 1677, parle de l’incapacité de Noël père à s’occuper plus longtemps de sa terre dont il confie l’entretien à son fils et à sa belle-fille. À cette époque, Noël Langlois a dépassé les soixante-dix ans et il croit sa fin prochaine. Il survit pourtant jusqu’au 14 juillet 1684.

Pour un autre récit des Langlois, voir Le Centre de Généalogie Francophone d'Amérique

Source : Nos racines, volume 6,

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